Face à la surpopulation et à la raréfaction de l’espace urbain, la ville d’aujourd’hui n’a d’autre choix que de trouver de nouveaux modes de développement. Faute de pouvoir s’étendre davantage, afin de se protéger des inondations, de la sécheresse et pour répondre aux besoins de sa population dans un contexte de crise énergétique, le développement des toitures dans la ville semble être un élément de réponse adéquat.
En effet, dans des villes où le prix du mètre carré ne fait que grimper, les surfaces en toiture possèdent un potentiel énorme pour toutes sortes de fonctions. D’une part, on peut y développer des espaces végétalisés dédiés aux jardins, à des infrastructures sportives ou encore à l’agriculture urbaine, qui permettent non seulement d’isoler de la chaleur en été et du froid en hiver, mais aussi de récolter les eaux de pluie en temps d’inondation. D’autre part, lorsque ces surfaces ne sont pas exploitables pour y développer une meilleure qualité de vie, leur potentiel énergétique (photovoltaïque ou éolien) peut être utilisé.
Rotterdam, presque entièrement détruite durant la Seconde Guerre mondiale, possède plus de 18km de toiture plate depuis sa reconstruction. Là-bas, on y développe des guides, on promeut, on cadre et on subventionne les projets en toiture. Le réseau européen des toits créatifs (ECRN) œuvre par ailleurs à fédérer et assister les autres villes qui souhaitent développer leurs toits. Le principal obstacle actuel réside dans les règlementations qu’il est nécessaire de faire évoluer.
© Ghelamco
En Belgique, même si de nombreuses initiatives d’exploitation des toitures plates existent – un parc en toiture sur l’ancien site de la Filature du Rabot à Gand, un parc de panneaux solaires sur les parkings du campus de l’Université de Liège, l’Urban farm de 4000m2 sur le toit du Foodmet à Anderlecht – pas ou peu de régulations spécifiques ne cadrent ou ne facilitent l’exploitation des toitures urbaines. Peu de subventions ne semblent d’ailleurs être mises en place. Pour une toiture végétale intensive (végétation et substrat profonds), la Ville de Liège précise simplement qu’un permis d’urbanisme est nécessaire. Concernant les subsides, la Ville de Bruxelles accorde une prime à la réalisation de toiture végétalisée. Même si elle en prétend les bienfaits, rien n’est néanmoins prévu du côté de la Ville de Liège.
En septembre 2022, le Smart City Institute de l’ULiège rappelait l’importance de l’implication des gouvernements locaux dans le suivi et le soutien au développement de projets de toitures végétalisées, notamment en termes d’adaptation de la législation et de mise en place de subsides. Ils disposent, selon lui, de leviers importants pour promouvoir ces pratiques vers une transition durable de la ville d’un point de vue environnemental, social et économique.
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