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Scans d’adaptation au climat : renforcer la résilience des collectivités locales

Johan Brouwers & Kris Cauwenberghs, Vlaamse Milieumaatschappij

En 2024, la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM), en collaboration avec plusieurs bureaux d’études et acteurs de terrain, a mené des scans d’adaptation au climat dans les communes de Wetteren & Sint-Lievens-Houtem, Zaventem, ainsi que Bilzen-Hoeselt. À travers des ateliers participatifs et des visites de terrain, les enjeux d’adaptation sont devenus concrets, permettant l’émergence d’une vision et d’une stratégie pour rendre ces communes résilientes au climat d’ici 2050. Voici les principaux enseignements tirés de ces trois premières expériences.


Couverture de l’étude KA-scan Zaventem - ©OMGEVING & HYDROSCAN
Couverture de l’étude KA-scan Zaventem - ©OMGEVING & HYDROSCAN

Objectifs

Les scans d’adaptation au climat (ou scans KA) s’appuient sur les données issues de trois outils développés par la VMM : IMPACT, PLAN et PROJECT, ainsi que sur une cartothèque en ligne. Ces outils – mis à disposition gratuitement – fournissent des cartes et des données précises pour soutenir les collectivités locales et les professionnels dans la mise en œuvre de politiques d’adaptation.


Le scan KA commence par une analyse, à l’aide de l’outil IMPACT, des effets potentiels d’un climat en évolution dans une ou plusieurs communes et leur environnement immédiat. Il identifie les points chauds liés aux inondations, à la sécheresse et aux îlots de chaleur.Ensuite, l’outil PLAN permet d’explorer, à l’échelle locale, les mesures possibles pour atténuer ces impacts.Des ateliers et visites de terrain réunissent les autorités locales et les acteurs de terrain afin de définir ensemble le niveau d’ambition de leur politique d’adaptation.


Couverture de l’étude KA-scan Bilzen-Hoeselt - © SWECO
Couverture de l’étude KA-scan Bilzen-Hoeselt - © SWECO

Le résultat final est une vision stratégique accompagnée d’un plan d’action à long terme pour rendre la commune (ou l’ensemble de communes) climato-résiliente à l’horizon 2050. Ce plan chiffre les besoins par type de mesure (désimperméabilisation, stockage, infiltration, plantation…) et peut être décliné par quartier, en lien avec la réglementation régionale sur les eaux pluviales.Le scan propose également des idées de projets concrets (parfois développés avec l’outil PROJECT) et des arguments pour intégrer ces mesures dans les politiques locales (par exemple, dans les accords de majorité).

Atelier visant à déterminer le niveau d’ambition et à identifier les lieux d’intervention en matière d’adaptation au climat ©VMM


Six enseignements issus des premiers scans

1. Une approche intégrée améliore l’efficacité

L’enjeu d’adaptation est considérable. En abordant inondations, sécheresse et chaleur de manière conjointe, on identifie des zones prioritaires où plusieurs interventions peuvent être combinées.Exemple : des fosses de plantation en creux permettent non seulement l’infiltration et le stockage temporaire de l’eau de pluie, mais aussi la réduction de la température locale grâce à l’ombre des arbres.


2. Une approche transversale crée des opportunités

Les interventions spatiales ont souvent de longs délais (conception, permis, travaux) et un impact durable. Pour anticiper les évolutions futures du climat, il faut intégrer ces aspects dès maintenant.En Flandre, la pression foncière est forte. Chaque projet d’aménagement – réseau d’égouttage, plan de mobilité… – représente une opportunité pour construire une ville plus résiliente.


3. Nécessité d’une montée en puissance

Actuellement, l’aménagement des espaces publics, privés et institutionnels ne contribue pas suffisamment à la résilience climatique. Les mesures mises en œuvre restent trop limitées face aux risques futurs.Il est urgent de revoir les pratiques de conception, d’augmenter le rythme et l’échelle de mise en œuvre au-delà de ce que prévoient les politiques actuelles.


4. L’adaptation exige du sur-mesure

Les mesures varient selon les quartiers et selon qu’il s’agit de zones urbanisées ou rurales.Exemple : il peut être nécessaire de stocker de l’eau de pluie en amont pour éviter des inondations en aval, ou de créer des îlots de fraîcheur dans des quartiers densément construits.La désimperméabilisation dans certaines zones permet aussi de recharger les nappes et de soutenir les écosystèmes ou l’agriculture face à la sécheresse.


5. Les risques résiduels peuvent être maîtrisés

Malgré les efforts, certains événements extrêmes (tempêtes décennales, vagues de chaleur rares…) conserveront un risque résiduel.Les scans KA fournissent des pistes concrètes, à l’échelle des plans et des projets, pour limiter l’impact des dérèglements climatiques dans les décennies à venir.


6. L’adaptation est une responsabilité partagée

L’adaptation au climat n’est pas uniquement du ressort des collectivités.Une large part des solutions doivent être mises en œuvre sur le domaine privé.En donnant l’exemple dans l’espace public, les autorités locales peuvent mobiliser les habitants et renforcer l’adhésion aux mesures à plus grande échelle.



Carrefour Lindenstraat à Zaventem : situation actuelle / conception à l'épreuve du climat dans le cadre d'un réaménagement ©OMGEVING


Conclusion et perspectives

Les scans KA combinent l’analyse de données issue des outils de la VMM avec la connaissance du terrain. Grâce à la co-création, à une approche pragmatique et à des méthodes de recherche-projet, ils aboutissent à une vision ambitieuse mais réaliste et à une feuille de route concrète pour adapter le territoire.


Face à une augmentation possible par 2 à 10 des risques liés à l’eau, la sécheresse et la chaleur d’ici 2050, il faudra multiplier par 1,5 à 7,5 le rythme des politiques d’adaptation. Cela demande un changement de paradigme, une intégration systématique de l’adaptation dans tous les projets et une mobilisation collective.


Les scans KA traduisent ces objectifs par quartier et par législature, et rendent les solutions concrètes et visibles, abaissant ainsi les freins à l’action.

Fort de l’enthousiasme suscité par cette première série, la VMM a lancé fin mars une deuxième vague de scans, couvrant cette fois Kuurne & Harelbeke, Sint-Niklaas & Stekene, ainsi que Edegem, Kontich & Aartselaar, avec les mêmes objectifs : concrétiser les enjeux, visualiser les solutions et encourager le passage à l’action.


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