Un air pur commence au niveau local
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- il y a 3 jours
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Annemie Wynands, Christophe Stroobants et Maarten Peeters, VMM
Un air sain est indispensable à la santé humaine comme à la protection de l’environnement. En Flandre, la qualité de l’air s’est nettement améliorée ces dernières années mais elle dépasse encore les valeurs de référence de l’Organisation mondiale de la santé. Pour atteindre les nouvelles normes européennes fixées pour 2030, des efforts supplémentaires seront indispensables. Les autorités locales ont ici un rôle déterminant à jouer. La VlaamseMilieumaastschappij (VMM-Agence flamande de l'environnement) les accompagne grâce à des données, des outils, des formations et une expertise technique afin de les aider à bâtir une politique locale de qualité de l’air.

« Un plan local permet d’organiser la lutte contre la pollution de manière structurée : fixer des priorités, choisir les mesures adaptées et suivre leurs effets. »
©VMM
Pourquoi mettre en place un plan local de qualité de l’air ?
Malgré les progrès enregistrés, la Flandre connaît encore des zones problématiques. Les concentrations élevées de polluants se trouvent surtout là où la densité de population et l’activité sont fortes, en raison du trafic, de l’industrie, mais aussi à proximité d’exploitations
agricoles intensives. Les communes sont particulièrement bien placées pour agir : elles connaissent leur territoire dans le détail et disposent des compétences nécessaires
pour cibler leurs interventions.
Un plan local permet d’organiser la lutte contre la pollution de manière structurée : fixer des priorités, choisir les mesures adaptées et suivre leurs effets. Même les petites communes peuvent obtenir des résultats significatifs, par exemple en instaurant des zones à circulation
restreinte ou en réduisant le trafic de transit. Ce type de démarche favorise également l’implication des citoyens et des acteurs locaux. De plus, limiter l’espace consacré à la voiture libère des surfaces pour d’autres usages, comme l’adaptation au changement climatique (désimperméabilisation, végétalisation…), ce qui améliore la qualité de vie dans les centres urbains.
Du diagnostic à l’action : la feuille de route proposée par la VMM
Après avoir sondé les villes et communes sur leurs besoins, la VMM a élaboré une feuille de route pour aider les autorités locales à préparer un plan pour la qualité de l’air.
À partir des besoins exprimés par les villes et communes, la VMM a conçu un plan en quatre étapes pour guider l’élaboration d’un plan local de qualité de l’air.
Identifier les points sensibles
Première étape : réaliser un diagnostic précis de la qualité de l’air local. L’outil de Screening, un dépistage local de la qualité de l’air et les cartes de la VMM offrent une vision claire des zones problématiques et des sources principales (trafic, industrie, foyers domestiques, agriculture…).
2. Définir des objectifs concrets
Sur la base de ce diagnostic, on fixe des objectifs clairs et atteignables : par exemple, réduire les concentrations de CO2 sur un axe routier très fréquenté ou limiter l’exposition aux particules fines dans les zones résidentielles et à proximité des publics vulnérables (écoles, crèches, maisons de repos…). Ces objectifs doivent être SMART (Spécifiques, Mesurables, Acceptés, Réalistes et limités dans le Temps) et, si possible, s’inscrire dans des stratégies plus larges en matière de climat, de mobilité ou de santé, afin de renforcer l’adhésion.
3. Choisir les mesures et évaluer leur impact
Les mesures doivent être adaptées au contexte local : plans de circulation, encouragement à la mobilité durable, etc. La VMM peut en estimer l’impact grâce à l’outil de simulation (scenariotool). Après formation, les communes peuvent l’utiliser elles-mêmes. De nombreux exemples concrets, adaptés à toutes tailles de communes, sont disponibles sur la plateforme Samen voor Zuivere Lucht (Ensemble pour un air pur).
4. Évaluer et ajuster
Un plan de qualité de l’air est un outil évolutif nécessaire. Des mesures de terrain, des modélisations ou des enquêtes citoyennes peuvent guider ces ajustements et consolider la politique engagée.
Un outil pour passer à l’action rapidement
La VMM met à disposition des communes l’outil Screening de la qualité de l’air, qui offre en quelques clics un aperçu des concentrations et des sources possibles de pollution sur leur territoire. Mis à jour régulièrement, il constitue un point de départ idéal pour engager une politique locale.
Des formations pour les autorités locales
La VMM organise des formations spécifiques pour les communes :
Première session : diagnostic des points sensibles avec l’outil de Screening de la qualité de l’air (étape 1) ;
Deuxième session : évaluation de l’impact des mesures grâce à la scenariotool (étape 3). L’accès à cet outil de simulation est réservé aux communes ayant suivi la formation correspondante.
Une réussite collective
Une politique de qualité de l’air ne peut fonctionner qu’avec l’adhésion d’un large public : citoyens, écoles, entreprises, associations. Cette mobilisation peut passer par des réunions d’information, des démarches participatives ou des campagnes locales. Plus l’adhésion est forte, plus les chances de succès sont élevées.
La VMM dispose d’une solide expérience pour accompagner les communes dans ce travail collectif, par exemple via l’organisation de data cafés, de projets pilotes, de réunions publiques ou de démarches de co-création. Elle propose aussi un accompagnement personnalisé pour la mise en place de mesures, l’analyse des points sensibles ou la simulation d’impacts. Les communes peuvent en faire la demande directement via un formulaire de contact. La plateforme Samen voor Zuivere Lucht regroupe par ailleurs des outils et exemples concrets pour passer à l’action.
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